Laporte-Cosentini: Deuxième partie

Il est assez rare qu’une deuxième génération intègre avec succès l’entreprise familiale. Au groupe Quorum, Kassandra Cosentini et Maxime Laporte prouvent que cette relève peut même se conjuguer au pluriel.

Depuis 30 ans, le Groupe Quorum fait sa marque dans le domaine de la construction. Les fondateurs, Guy Laporte et Peter Cosentini, ont créé des centaines de projets immobiliers, construit des milliers de condos et satisfait tout autant d’acheteurs. Si l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, chez Quorum, on croit aussi qu’il appartient aux enfants prêts à relever des défis.

Un défi, c’est justement ce qu’a affronté Maxime Laporte en 2010 lorsqu’il s’est greffé à l’entreprise familiale. Détenteur d’une maîtrise en génie industriel et d’un bac en marketing, il avait déjà une feuille de route impressionnante, qui comptait la création et la mise en marché d’un nouveau produit dans le domaine de la chaussure de sécurité. Ses connaissances en génie l’ont amené à travailler dans des entreprises pétrolières et de systèmes aéronautiques. Son bagage en marketing lui a permis de faire ses preuves en France. En fait, c’est à la faveur d’un «road trip» que les Laporte père et fils ont réalisé que leurs chemins se rejoignaient professionnellement. « Tu n’es plus seulement mon fils, mais aussi un homme d’affaires qui possède un riche bagage de connaissances. Puisque l’entreprise grandit, ce serait un atout de t’avoir avec nous», lui dira son père au retour. Aujourd’hui, à titre de directeur du développement immobilier, des ventes et du marketing du Groupe Quorum, il participe à chaque étape du processus: développement initial, acquisition de terrains, urbanisation, analyse des marchés, conception, marketing et vente. «Par rapport à ses concurrents qui sont soit développeurs, soit promoteurs ou constructeurs, Quorum est un développeur intégré – ce qui est rare – et nous réalisons les projets du début à la fin.» Peu après son arrivée, Maxime a pu se démarquer grâce au William, à Griffintown: «Je trouvais que les architectes et les développeurs prenaient beaucoup de décisions à la place des futurs résidents. On a donc demandé aux gens de participer à la conception du projet. Les coûts de marketing ont dû être multipliés par 400 %, mais ça a apporté beaucoup de notoriété à la marque et de visibilité média. En bout de ligne, nous avons fait 99 ventes en 5 heures, et 27 millions de chiffre d’affaires. »

Aux jeunes entrepreneurs qu’il coache, Maxime dit : « Débutez en utilisant vos forces si vous vous retrouvez dans l’entreprise familiale.» C’est justement ce qu’a fait Kassandra, la fille de Peter Cosentini, en se joignant à l’entreprise il y a quelques années. On peut dire que la jeune contrôleuse a opéré un changement radical de carrière, puisqu’elle était pâtissière de formation. «Les métiers de la cuisine sont en général difficiles pour les femmes, surtout lorsqu’on mesure 5 pi 1 po... On apprend à parler fort et à prendre sa place.» Ce n’est toutefois pas la difficulté du métier qui l’a amenée à quitter le domaine. «Je ne savais pas que j’avais du talent pour les chiffres. C’est la contrôleuse de l’entreprise dans laquelle je travaillais qui a remis en question ma vocation en soulignant mes aptitudes pour la comptabilité.» La jeune femme de 25 ans a alors pris une année pour faire ses études dans ce domaine. Pour prendre de l’expérience, elle a travaillé à quelques endroits avant de se lancer à son compte. En 2014, lorsqu’elle a su qu’il y avait un poste en finance chez Quorum, elle a dit à son père: «Il est temps pour moi de travailler dans l’entreprise. Avant, je n’étais pas prête. J’ai pris de l’expérience ailleurs et je veux en faire bénéficier l’organisation. » Elle a donc appris le fonctionnement de celle­ci et s’implique progressivement dans chaque étape du processus décisionnel. Comme la compagnie est appelée à grandir – le chiffre d’affaires actuel dépasse les 45 M$ –, son rôle sera de plus en plus important. «J’essaie d’apprendre le plus rapidement possible. Je souhaite obtenir plus de responsabilités et, éventuellement, prendre la relève de mon père.»

Enfin, Maxime souligne : « Nous avons tellement de plaisir à travailler ensemble. Pour nos parents, c’est aussi l’occasion de bonifier l’ambiance de travail et de donner un autre souffle à leur entreprise.»

LL1

 

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